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L'incarcération de Nicolas Sarkozy à la prison de la Santé tourne au scandale, avec un traitement de faveur et des menaces de mort qui indignent le personnel pénitentiaire.

L’incarcération de Nicolas Sarkozy à la prison de la Santé, mardi 21 octobre, a viré au théâtre de l’absurde. L’ancien président, condamné à cinq ans de prison ferme pour le financement libyen de sa campagne de 2007, bénéficie d’un traitement de faveur scandaleux : deux officiers de sécurité l’ont accompagné et ont été installés dans une cellule voisine, armés, mais sans téléphones portables. Une décision qui, selon le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez, serait justifiée par son statut et les « menaces » qui pèsent sur lui. Une bien maigre consolation face à l’indignation générale.

Ce dispositif, qualifié d’« inédit » par Beauvau, est un véritable affront pour le personnel pénitentiaire. Le syndicat UFAP-UNSA-Justice n’a pas tardé à dénoncer un « crachat » au visage des surveillants. Wilfried Fonck, son secrétaire national, a fustigé la présence de « deux personnes civiles qui n’ont rien à y faire » et qui ne sont « pas rompus au fonctionnement » d’un tel établissement. Une mesure qui sous-entend, selon lui, que le personnel pénitentiaire serait incapable de faire son travail.

Pendant ce temps, la prison de la Santé est le théâtre d’un chaos inquiétant. Mercredi, trois détenus ont été placés en garde à vue après la diffusion d’une vidéo sur les réseaux sociaux, menaçant ouvertement Nicolas Sarkozy à son arrivée. L’enquête pour menaces de mort a déjà permis la saisie de deux téléphones portables. Cet incident souligne la défaillance de la sécurité carcérale, incapable de contrôler les communications des détenus, et renforce les craintes sur la réelle efficacité de la protection de l’ancien chef d’État.

L’isolement de Nicolas Sarkozy, seul dans sa cellule et accompagné lors de chaque déplacement, masque mal une situation explosive. Son avocat, Jean-Michel Darrois, a lui-même avoué n’avoir « jamais vu ça » et a exprimé des doutes sur la capacité de l’administration pénitentiaire à garantir un « zéro risque ». Tandis que la justice se montre d’une sévérité inédite envers un ancien président, les conditions de sa détention soulèvent plus de questions qu’elles n’apportent de réponses, révélant une gestion de crise improvisée et controversée.