L’Europe spatiale, représentée par Airbus, Thales et Leonardo, s’engage dans une fusion massive de ses activités satellitaires. Ce projet, baptisé Bromo, est censé contrecarrer la domination écrasante de Starlink, la constellation d’Elon Musk. Mais cette tentative désespérée de rattrapage pourrait bien se heurter à une réalité brutale.
Prévue pour une potentielle mise en service en 2027, après un hypothétique accord de la Commission européenne, cette nouvelle entité est présentée comme un « acteur spatial européen de premier plan ». Cependant, l’optimisme affiché par Thales masque mal les défis colossaux. L’Europe a-t-elle les moyens de rivaliser avec l’agilité et les ressources colossales de SpaceX, déjà solidement implanté sur le marché mondial des satellites ?
Le communiqué de Thales évoque une « avancée majeure » pour l’écosystème spatial européen, promettant une autonomie stratégique et une compétitivité accrue. Des mots ambitieux, mais l’histoire récente montre une Europe souvent à la traîne dans l’innovation technologique. La bureaucratie et les lenteurs européennes risquent-elles de saborder ce mégaprojet avant même qu’il ne décolle ?
Airbus souligne que cette fusion renforcerait la souveraineté européenne dans un secteur vital. Mais à quel prix ? Les contributions d’Airbus (Space Systems, Space Digital), de Thales (Thales Alenia Space, Telespazio, Thales SESO) et de Leonardo (division spatiale, parts dans Telespazio et Thales Alenia Space) représentent un assemblage complexe. La coordination de ces géants industriels, avec leurs cultures d’entreprise divergentes, s’annonce comme un véritable casse-tête, potentiellement source de retards et de coûts exorbitants. L’ambition de devenir le partenaire de confiance des programmes spatiaux européens pourrait bien rester un vœu pieux face aux réalités du marché.
