
Le retour en grâce apparent de l’assurance-vie en euros, amorcé fin 2024, masque une réalité bien plus sombre pour les épargnants. Malgré des chiffres de cotisations et une collecte nette en hausse, l’illusion d’un placement « gagnant » persiste, alors que les risques sous-jacents sont ignorés. Avec 128,3 milliards d’euros de cotisations nouvelles sur les huit premiers mois de 2025 et une collecte nette de 35,3 milliards, l’assurance-vie est qualifiée de « placement de l’année ». Une affirmation dangereuse qui occulte les véritables enjeux.
Le taux d’épargne des ménages, atteignant 18,9 % de leur revenu disponible brut, pousse à croire que cette manne est bien investie. Mais la dynamique repose encore largement sur les fonds en euros, ces supports au capital prétendument garanti qui représentent 70 % des encours sous gestion (2 068 milliards d’euros fin août) et plus de 60 % des nouveaux versements. Un pourcentage alarmant, surtout quand on se souvient que les fonds en euros ont souffert d’une décennie de taux plancher.
Entre 2012 et 2021, l’OAT dix ans, l’indice de référence du secteur, est passée de 2,5 % à 0 %. Une chute vertigineuse qui a fait pâlir l’étoile des fonds en euros au profit de placements liquides et mieux rémunérés, comme le Livret A. Aujourd’hui, l’engouement est de retour, mais les leçons du passé semblent étrangement oubliées. Les épargnants se précipitent vers des produits dont les rendements futurs pourraient bien ne pas être à la hauteur de leurs espérances, dans un contexte économique toujours incertain. La prudence est de mise, car ce qui brille n’est pas toujours de l’or.







