
Alors que le diamant rose de Marie-Antoinette s’est arraché à 12 millions d’euros chez Christie’s, un prix exorbitant qui fait la une, cette flambée spectaculaire ne masque qu’une réalité bien plus sombre pour l’industrie du diamant classique. En effet, la valeur des gemmes traditionnelles s’effondre de manière alarmante. Depuis 2022, le prix du carat de diamant blanc a dévissé de 20%. Une chute vertigineuse qui témoigne d’un marché en pleine tourmente.
Ce n’est pas seulement le diamant blanc qui est touché. Bien que les variations soient contrastées selon les caractéristiques de la pierre, la tendance globale est au pessimisme. En seulement quatre ans, le prix d’un carat de diamant naturel taillé en rond a fondu de 40%, passant de 7 085 à 4 260 dollars. Mais le désastre est encore plus criant pour son concurrent de laboratoire : le diamant synthétique, déjà bien moins cher, a perdu la moitié de sa valeur, plongeant de 1 740 à 850 dollars. Un effondrement qui devrait sonner l’alarme pour les investisseurs et les amateurs de joaillerie.
Ironie du sort, en 2020, au cœur de la pandémie, le marché du diamant connaissait une embellie inattendue, les consommateurs se tournant vers les pierres précieuses faute de pouvoir voyager. Cette bulle spéculative a éclaté brutalement en 2023. La demande s’est effondrée dans des marchés clés comme la Chine et les États-Unis, les plus gros consommateurs de ces pierres. Cette baisse drastique met en lumière la fragilité d’un secteur qui peine à retrouver son équilibre et dont les perspectives demeurent incertaines face à la concurrence croissante des diamants de laboratoire à prix cassés et une demande capricieuse.