
La libération d’Avinatan Or, ex-otage du Hamas, loin d’apporter l’apaisement, a plongé la colonie ultrareligieuse de Shilo dans une ferveur nationaliste inquiétante. Accueilli triomphalement, son retour a rapidement dégénéré en une démonstration de force politique et religieuse, soulignant les tensions extrêmes qui gangrènent la Cisjordanie.
Le 21 octobre, des centaines de personnes, drapeaux au vent, ont transformé l’événement en un rassemblement hostile. Les chants traditionnels ont vite été supplantés par des slogans d’une violence inouïe, tels que « A mort les gauchistes ! » Cette radicalisation, observée dans une colonie déjà réputée pour son extrémisme, montre une division profonde et dangereuse de la société.
Shilo, fondée en 1978, abrite 5 700 habitants et est tristement célèbre pour les attaques régulières de colons contre les villages palestiniens voisins, en particulier pendant la récolte des olives. L’expansion continue de cette colonie au cœur du territoire occupé est un symbole flagrant de l’enracinement d’un mouvement de colonisation toujours plus agressif.
L’accueil d’Avinatan Or n’a fait que mettre en lumière l’échec des efforts de paix et l’escalade des tensions. Face à ce climat délétère, la réponse laconique d’un habitant de Shilo, « Ici, ce n’est pas dangereux pour nous », résonne comme une provocation cynique, ignorant la peur et la violence subies par les populations voisines. Cette situation dépeint un avenir sombre, marqué par la haine et l’absence de dialogue.








