
Une véritable onde de choc s’abat sur l’industrie automobile européenne, rappelant les pires heures de la pandémie. Cette fois, le coupable n’est pas un virus, mais une seule entreprise : Nexperia. Ce fournisseur, qui détient une part sidérante de plus de 40 % des composants électroniques essentiels (diodes, transistors, régulateurs de tension) utilisés par le secteur, est sur le point de provoquer un effondrement généralisé. Les avertissements sont alarmants : « Plusieurs usines vont s’arrêter la semaine prochaine », alerte Pierre Rochefrette, vice-président des ventes chez Robert Bosch France. Le spectre des chaînes d’assemblage à l’arrêt plane, menaçant des milliers d’emplois et des milliards d’euros.
En Allemagne, la situation est déjà critique. Volkswagen a des interruptions programmées à Wolfsburg, impactant la production de modèles clés comme la Golf et le Tiguan. Bien que la direction évoque des « raisons d’inventaire », l’ombre d’une pénurie imminente de composants plane, et « des répercussions à court terme ne peuvent pas être exclues ». Le problème dépasse même l’automobile, s’étendant à la machine-outil, ce qui promet une crise industrielle sans précédent. L’Europe s’apprête à payer le prix fort de sa dépendance excessive envers un unique fournisseur.
La France n’est pas épargnée. Chez Stellantis, l’usine de Sochaux est déjà en chômage partiel. Renault a mis en place une « cellule de suivi » d’urgence, tentant désespérément de trouver des « solutions alternatives » pour éviter le pire. Même si l’entreprise prétend un impact « contenu à ce stade », la fragilité de la chaîne d’approvisionnement est exposée au grand jour. La légèreté avec laquelle l’industrie a géré ses fournisseurs se retourne désormais contre elle, menaçant de paralyser une économie déjà chancelante. L’avenir s’annonce sombre pour un secteur vital.






