
Cinq jours à peine après le braquage ahurissant de la galerie d’Apollon, une décision de la dernière chance a été prise : une partie des trésors restants du musée a été transférée, sous bonne escorte policière, vers l’ultime refuge, la chambre forte de la Banque de France. Cette opération, tenue secrète et d’une sécurité maximale, révèle l’étendue du désarroi des autorités face à la vulnérabilité de nos institutions culturelles.
Ce vendredi matin, une portion significative des bijoux non dérobés, aux côtés de certaines des pièces les plus inestimables du Louvre, a rejoint les profondeurs de la Banque de France. L’information, d’abord divulguée par RTL et confirmée par une source policière, met en lumière une panique latente. L’escorte motorisée a mobilisé la COTEP, service d’élite, pour un trajet dérisoire de quelques centaines de mètres, soulignant la gravité de la menace.
Cette manœuvre désespérée intervient suite au braquage d’une audace inouïe, perpétré par un commando de quatre criminels utilisant un camion monte-charge. Alors que l’évaluation des failles de sécurité du musée est toujours en cours et que l’enquête pour «vol en bande organisée» piétine, le «risque zéro» est devenu la seule option viable. Les collections sont désormais à l’abri, ensevelies à 26 mètres sous terre, aux côtés des réserves d’or françaises et d’autres trésors nationaux, dont les précieux Carnets de Léonard de Vinci.
La procureure de Paris, Laure Beccau, malgré ses assurances que les voleurs «n’en tireront pas cette somme», a concédé que «plus le temps passe, plus on aura des difficultés à retrouver les bijoux, et de surcroît intacts». Un aveu d’impuissance qui contraste avec le renforcement des effectifs d’enquêteurs. C’est un «travail de titan», confie la magistrate, alors que les preuves s’accumulent et que les images de vidéoprotection sont exploitées, mais l’ombre du doute plane sur la capacité à récupérer ce butin colossal de 88 millions d’euros. Le spectacle de cette fuite organisée de nos richesses culturelles restera comme le symbole d’un échec cuisant face au crime.






