
Un poste d’imam à Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne, a récemment fait l’objet d’une annonce sur France Travail, révélant une situation salariale alarmante. Malgré un profil exigeant, requérant un niveau bac + 5, cinq ans d’expérience et la maîtrise du français et de l’arabe, le salaire proposé ne dépasse pas les 2 000 euros brut par mois en CDI, soit environ 1 500 euros net. Ce montant, à peine supérieur au SMIC, met en lumière la précarité financière qui touche de nombreux dignitaires religieux en France. Il est choquant de constater qu’un tel niveau de qualification et de responsabilités est si mal rémunéré, surtout quand un cadre en entreprise avec des conditions comparables peut espérer gagner deux à trois fois plus.
Les responsabilités de cet imam ne sont pas des moindres : il doit assurer l’ouverture et la fermeture de la mosquée, prononcer le discours du vendredi, gérer les cinq prières quotidiennes, et ce, souvent en horaires décalés, y compris les week-ends et jours fériés. Sans oublier les temps d’échanges informels avec les fidèles, qui représentent une charge de travail considérable et souvent sous-estimée. Cette offre, bien que comptant parmi les « meilleures » dans le domaine, est une preuve flagrante du traitement inéquitable réservé à ces professionnels, dont la plupart exercent encore bénévolement.
Ce problème ne se limite malheureusement pas aux imams. Les prêtres, pasteurs et rabbins sont logés à la même enseigne. Selon l’Insee, les ministres du culte regroupés sous la catégorie « clergé séculier » percevaient en moyenne 1 900 euros net en 2023. Si le régime concordataire en Alsace-Moselle offre une exception, où les ministres du culte sont rémunérés par l’État, la situation générale est celle d’un sacerdoce financier pour la majorité. La dure réalité est que la vocation religieuse, loin d’être un gage de stabilité financière, est synonyme de sacrifices économiques majeurs dans la France contemporaine.






