
Le récent périple asiatique de Donald Trump a débuté sous le signe du grand spectacle, loin des préoccupations diplomatiques complexes. Arrivé à Kuala Lumpur, l’ancien président a rapidement orchestré une mise en scène digne de ses plus grandes représentations, privilégiant les honneurs personnels à une approche stratégique. Ses pas de danse sur le tapis rouge et son invitation impromptue au premier ministre malaisien dans sa limousine, « the Beast », ont souligné un mépris flagrant pour le protocole, illustrant une quête insatiable de glorification personnelle. Ce comportement, bien que familier, soulève des questions sur la véritable efficacité de sa diplomatie.
La participation éclair de Trump au sommet de l’ASEAN, avec une rencontre avancée et une cérémonie de « réconciliation » entre le Cambodge et la Thaïlande, a été présentée avec un faste démesuré. Qualifiant ces accords de « paix de Kuala Lumpur » et de « pas monumental », il a une fois de plus démontré sa propension à amplifier ses actions, même les plus mineures. Cette rhétorique pompeuse masque souvent un manque de substance et des résultats concrets à long terme. La question demeure : ces démonstrations grandiloquentes serviront-elles les intérêts américains ou simplement l’image d’un homme obsédé par sa propre légende ?
Alors que Trump poursuit sa tournée vers le Japon et la Corée du Sud pour le forum de Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC), l’inquiétude grandit quant à l’impact réel de sa présence. Son approche, centrée sur des « deals » personnels et une adoration publique, risque de reléguer au second plan les défis géopolitiques cruciaux de la région. Le danger est que cette tournée ne soit qu’une succession d’apparitions médiatisées, sans véritable avancée sur les dossiers épineux, laissant derrière elle une impression de superficialité et d’opportunisme. Les alliés des États-Unis en Asie méritent une diplomatie plus stable et moins théâtrale.






