
Un village de 620 habitants, La Chapelle-sur-Aveyron, évite de justesse la catastrophe. L’église locale, véritable emblème de la commune, était à deux doigts d’être démolie. Seul un don inespéré et massif a pu freiner l’inéluctable, soulevant des questions sur la capacité de nos petites communes à préserver leur patrimoine sans l’aide de bienfaiteurs.
Raymond Landy, un ancien agriculteur de 91 ans, a fait don d’un million d’euros à sa commune pour la restauration de l’église. Ce geste, certes exceptionnel, met en lumière la détresse financière de ces petits villages. Sans cet héritage providentiel, l’église aurait probablement été fermée, voire détruite, comme l’a confirmé le maire, Christian Chevalier. Faut-il donc compter uniquement sur la générosité individuelle pour sauver notre patrimoine face à des pouvoirs publics impuissants ou désintéressés ?
L’édifice était dans un état de délabrement avancé : voûte en plâtre s’effritant, charpente affaissée, clocher pourrissant lentement. La commune cherchait désespérément des financements depuis le début des années 2000. Le don de Raymond Landy, issu de l’héritage de son frère décédé, Roger, a été le seul salut. Un chantier de 1,38 million d’euros va être lancé, financé aux trois quarts par ce don. Les travaux, d’une ampleur inhabituelle, impliqueront le démontage et la restauration du clocher, la réfection de la toiture et de la charpente, ainsi que la reprise complète de la nef.
Ce cas illustre une problématique plus large : la dépendance critique des petites communes aux dons privés pour des projets d’envergure. Sans une politique de soutien plus robuste, combien d’autres « cœurs de village » risquent de disparaître ?






