
Le Cameroun s’enfonce dans une crise alarmante alors que Paul Biya, à 92 ans, s’accroche au pouvoir pour un huitième mandat, raflant une victoire électorale jugée par beaucoup comme une véritable mascarade. Les résultats officiels, annoncés par un Conseil constitutionnel complaisant, lui attribuent 53,66% des voix. Une issue prévisible, mais qui ne fait qu’alimenter la colère d’une population exaspérée par des décennies de règne sans partage.
Le principal opposant, Issa Tchiroma Bakary, dénonce avec fureur une « mascarade » électorale, clamant haut et fort avoir remporté le scrutin avec 54,8% des suffrages. Cette revendication enflamme les rues du pays, transformant les manifestations pacifiques en véritables scènes de chaos. Les forces de l’ordre, déployées en masse, répriment violemment la dissidence, faisant craindre une escalade meurtrière.
Des affrontements tragiques ont déjà coûté la vie à au moins quatre manifestants, selon des sources concordantes. L’ONU elle-même s’alarme des violences et exige des enquêtes immédiates, tandis que des journalistes rapportent des tirs sur la foule et la présence de snipers. La situation est d’autant plus tendue que des leaders de l’opposition ont été arbitrairement interpellés, muselant toute voix discordante.
Les appels à manifester pour « défendre la victoire » de Tchiroma sont qualifiés d’« projet insurrectionnel » par le régime en place, renforçant la répression. Pendant ce temps, le parti de Paul Biya, le RDPC, rejette les accusations de fraude, préférant attendre « sereinement les résultats officiels » qui ne font que conforter son pouvoir. Le Cameroun semble ainsi basculer dans une période sombre, où la légitimité du pouvoir est gravement compromise et la violence menace de faire sombrer le pays dans l’instabilité.






