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Le scrutin européen de 2024 a mis en lumière un désintérêt persistant des Français, avec une abstention frôlant les 50 %. Le Rassemblement National domine, accentuant la polarisation politique.

Le verdict des élections européennes du 9 juin 2024 a laissé un goût amer, confirmant le désintérêt croissant des Français pour ce scrutin. Malgré les tentatives de relativisation, la réalité est là : l’abstention, bien que légèrement en recul par rapport à son pic de 2009, reste un fléau pour la légitimité démocratique. Un électeur sur deux a boudé les urnes, un chiffre alarmant qui masque mal un engagement politique en berne.

Historiquement, les européennes ont toujours peiné à mobiliser. Après un record d’abstention de près de 60 % en 2009, une légère embellie avait été observée en 2014 et 2019, redonnant un semblant d’espoir. Pourtant, cette prétendue remontée de la participation, atteignant tout juste les 51,49 % en 2024, ne peut masquer la profonde désillusion d’une partie de l’électorat. Les chiffres officiels révèlent que 38 listes de candidats étaient en lice, un nombre démesuré pour un scrutin aussi boudé.

Les résultats ont été sans appel, avec le Rassemblement National en tête, raflant 30 sièges, suivi de loin par la liste macroniste (13 sièges) et celle du PS-Place publique (13 sièges). L’écart abyssal entre le RN et les partis dits de gouvernement soulève des questions inquiétantes sur la polarisation de la vie politique française et la fragilité de la majorité présidentielle. Sept listes ont finalement obtenu des élus, un signe de la fragmentation du paysage politique français au sein du Parlement européen.

Cette faible mobilisation interroge sur la capacité des institutions européennes à réellement passionner les foules, ou sur un rejet plus profond du système. Tandis que la France envoie un nombre historique d’élus d’extrême droite au Parlement européen, la démocratie peine à se consoler. L’analyse post-électorale se penche désormais sur le profil des abstentionnistes, une donnée cruciale pour comprendre les failles d’un système politique qui semble de plus en plus déconnecté de ses citoyens.