
Une « avancée majeure » ou un simple écran de fumée ? Le Parlement français a récemment modifié le code pénal pour y intégrer la notion de consentement dans la définition du viol, une décision saluée par certains comme « une victoire historique » dans la lutte contre les violences sexuelles. Cependant, cette nouvelle loi, adoptée après un long processus, soulève de nombreuses interrogations et des craintes quant à ses véritables implications et son efficacité.
Désormais, la loi stipulera : « Constitue une agression sexuelle tout acte sexuel non consenti ». Si cette clarification semble bienvenue, elle intervient après des siècles d’une « culture du viol », rendant la transition vers une « culture du consentement » ardue. La France rejoint ainsi des pays comme le Canada ou l’Espagne, mais les défis pratiques restent immenses. Le consentement devra être « libre et éclairé, spécifique, préalable et révocable », une définition qui, pour certains, pourrait complexifier les procédures juridiques plutôt que les simplifier.
Les critiques ne manquent pas, notamment concernant le risque d’une inversion de la charge de la preuve. Certains craignent que les victimes soient contraintes de démontrer leur absence de consentement, ajoutant une pression supplémentaire à des situations déjà traumatisantes. L’extrême droite s’est farouchement opposée au texte, arguant que les avocats devront désormais « disséquer […] les gestes, les mots, le silence de la personne qui se déclare victime », détournant l’attention de la violence de l’agresseur.
Même au sein de la gauche, des doutes persistent. Des sénateurs déplorent le choix du mot « consentement », le jugeant réducteur et reflet d’une « vision archaïque de la sexualité ». Pour beaucoup, « consentir n’est pas vouloir ». L’adoption de cette loi, bien que présentée comme un progrès, ne constitue pas une « baguette magique ». Des associations alertent sur la nécessité cruciale d’une éducation approfondie à la vie affective et sexuelle, ainsi que d’une formation rigoureuse des professionnels de la justice et des forces de l’ordre. Sans cela, cette modification législative pourrait bien n’être qu’un pansement sur une plaie béante, avec des effets limités sur la répression des violences sexuelles et l’évolution des mentalités.






