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Une opération policière sanglante à Rio de Janeiro a fait au moins 132 morts, doublant le bilan officiel et soulevant une vague d'indignation internationale face à cette violence sans précédent.

Une opération policière d’une violence inouïe à Rio de Janeiro, au Brésil, a officiellement causé la mort d’au moins 132 personnes, selon un décompte révélé par un organisme public. Ce bilan dramatique double le nombre de victimes initialement annoncé par les autorités, plongeant la ville dans un choc et une controverse grandissante.

Le gouverneur de Rio, Claudio Castro, s’est efforcé de maintenir un bilan officiel inférieur, autour d’une soixantaine de morts, insistant sur le fait que les chiffres ne sont définitifs qu’à l’arrivée des corps à la morgue. Une déclaration qui sonne creux face à l’ampleur du désastre humain.

Mardi, 2 500 policiers et soldats, équipés d’hélicoptères et de véhicules blindés, ont déferlé sur les favelas d’Alemao et de Penha. Leur objectif ? Les chefs du Comando Vermelho, le principal groupe criminel de Rio. Une démonstration de force qui s’est transformée en véritable carnage.

Des images déchirantes ont montré des habitants du complexe de la Penha alignant plus de 40 corps sur une place, le lendemain de l’opération. L’odeur des cadavres était insoutenable, et des voix s’élèvent pour dénoncer des exécutions sommaires.

Si les raids policiers sont malheureusement monnaie courante à Rio, l’ampleur de cette opération et son bilan humain sans précédent ont provoqué l’horreur. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme s’est dit « horrifié » et a exigé des « enquêtes rapides », soulignant la gravité de la situation.

Cette tragédie met en lumière le cycle infernal de violence qui déchire Rio, où la lutte contre le crime organisé semble se faire au prix de vies innocentes, exacerbant les tensions et la méfiance envers les forces de l’ordre. Le président brésilien Lula s’est d’ailleurs dit « sidéré » par ce bilan.