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Le lauréat du prix Nobel de littérature Wole Soyinka, critique féroce de Donald Trump, s'est vu annuler son visa américain, une décision qu'il dénonce comme un acte dictatorial. Cette escalade révèle les tensions migratoires et les conséquences de la politique trumpiste sur les intellectuels.

L’écrivain nigérian Wole Soyinka, figure emblématique et premier Africain à décrocher le prix Nobel de littérature en 1986, se voit brutalement privé de son visa américain. Une décision révélée mardi 28 octobre par le dramaturge lui-même, qui n’a pas manqué de fustiger l’administration Trump, la qualifiant de « dictature » et comparant son dirigeant à l’ancien boucher de l’Ouganda, Idi Amin Dada. Ce geste, perçu comme une escalade regrettable, met en lumière les tensions croissantes autour de la politique migratoire américaine et ses répercussions sur les figures intellectuelles internationales.

À 91 ans, Soyinka, qui avait déjà détruit sa carte verte après l’élection de Trump en 2016, a reçu une lettre du consulat américain de Lagos confirmant l’annulation de son visa « à tout moment, à sa discrétion ». Une justification qui sonne comme un avertissement pour ceux qui osent critiquer le pouvoir en place. Ironisant sur cette « lettre d’amour curieuse », Soyinka a conseillé à tous ses potentiels hôtes américains de « ne pas perdre leur temps », affirmant être « interdit d’entrée » sur le territoire américain.

Cette situation n’est pas sans rappeler les pratiques controversées de l’administration Trump, qui a érigé l’annulation de visas en arme politique, ciblant notamment les étudiants et les voix dissidentes. L’ambassade américaine à Abuja, sollicitée pour des commentaires, s’est retranchée derrière des règles de confidentialité, évitant ainsi toute explication transparente. Un manque de clarté qui alimente les spéculations sur les véritables motivations derrière cette annulation.

Les critiques acerbes de Soyinka envers Trump, qu’il a déjà comparé à un dictateur, soulignent une dérive inquiétante de la démocratie américaine. Pour l’écrivain, les arrestations massives d’immigrants sans papiers et la séparation des familles sont des actes inacceptables. Alors que le monde s’interroge sur l’avenir des libertés individuelles, l’affaire Wole Soyinka illustre les dangers d’une politique de l’intimidation et du bâillonnement des voix critiques, menaçant ainsi les principes fondamentaux de la libre expression.