Dunkirk-industrial-steel
Le plan européen pour l'acier, présenté à Dunkerque, se révèle être un sujet de discorde, soulevant des doutes sur son efficacité face à la concurrence étrangère et la capacité de l'UE à protéger son industrie. Une véritable fausse promesse.

Ce qui devait être une démonstration d’unité et de force européenne s’est transformé en un spectacle de dissensions. Le 10 octobre à Dunkerque, Stéphane Séjourné, vice-président de la Commission européenne, a tenté de défendre un plan européen pour l’acier censé revitaliser l’industrie. Pourtant, la rencontre avec les élus locaux et les dirigeants d’ArcelorMittal a révélé des tensions sous-jacentes, loin de la belle image attendue. Ce plan, visant à protéger la production européenne de la concurrence étrangère, notamment chinoise, par un doublement des droits de douane, semble plus une manœuvre de communication qu’une solution pérenne.

Les aciéristes européens, par la voix d’Eurofer, ont salué ce dispositif comme un « bond en avant majeur ». Mais derrière ces déclarations optimistes se cache une réalité plus sombre : la dépendance de l’Europe face aux importations et la difficulté structurelle de son industrie. Le fait que ces mesures doivent encore être entérinées par les États membres de l’Union européenne jette une ombre sur leur application effective et rapide. Le temps presse pour une industrie qui peine à investir et à se moderniser face à des concurrents mondiaux agressifs. Ce plan arrive-t-il trop tard ? La question de la visibilité et de la capacité d’investissement des entreprises reste préoccupante, malgré les assurances du lobby.

En réalité, ces mesures pourraient n’être qu’un pansement sur une jambe de bois, masquant les véritables problèmes de compétitivité et d’innovation. L’Europe parviendra-t-elle réellement à protéger son acier, ou s’agit-il d’une énième tentative vouée à l’échec face à des géants industriels étrangers ? Le débat est loin d’être clos, et les inquiétudes persistent quant à l’avenir de l’emploi et de la souveraineté industrielle européenne. Le pessimisme est de mise, car les solutions proposées semblent toujours insuffisantes pour contrer une tendance lourde de déclin.