Factory-closure-protest
L'usine Stellantis de Poissy fait face à un avenir incertain, avec des interruptions de production et la crainte d'une fermeture, menaçant 2 000 emplois.

L’avenir de l’usine Stellantis de Poissy, autrefois fleuron industriel, semble s’obscurcir, jetant une angoissante incertitude sur des milliers d’emplois. Alors que les sites d’Aulnay et Saint-Ouen ont déjà succombé, et que Douvrin se prépare, les salariés de Poissy redoutent d’être les prochains sur la liste. Malgré l’absence d’annonce officielle, les signes avant-coureurs d’un déclin sont alarmants, transformant l’espoir en une inquiétude palpable.

Le site, unique producteur automobile d’Île-de-France, est confronté à des défis colossaux. La production est déjà soumise à des interruptions temporaires, une mesure drastique justifiée par une demande européenne en berne et une concurrence asiatique féroce, notamment chinoise. Ce chômage partiel de trois semaines, officiellement pour « adapter le rythme de production à un marché européen difficile », est perçu par beaucoup comme une condamnation inéluctable pour les 2 000 salariés.

Jean Vilaca, un vétéran de l’usine avec trente-trois ans de service, ne cache pas son pessimisme. Il estime que l’arrêt de l’assemblage, bien que prévu pour 2028, pourrait survenir bien plus tôt. Cette précarité grandissante pousse les syndicats, notamment SUD, à monter au créneau, organisant des opérations de tractage pour alerter l’opinion publique sur cette menace de fermeture. Le quartier Beauregard, bâti pour loger les ouvriers de l’ancienne Simca, est aujourd’hui le triste témoin de cette décadence industrielle, où l’héritage automobile se fissure dangereusement sous le poids des incertitudes économiques.