
Un verdict sidérant vient de tomber : Pierre-Nicolas Nups, figure de l’extrême droite, et deux militants du Parti de la France ont été relaxés par le tribunal correctionnel de Nancy. L’accusation ? Incitation à la haine raciale pour une affiche scandaleuse clamant « Donnons un avenir aux enfants blancs ». Une décision qui soulève de vives interrogations sur l’efficacité de la justice face aux discours discriminatoires.
La Licra, par la voix de son avocat Me Stéphane Massé, exprime une « très grande surprise ». Le tribunal a préféré s’appuyer sur des exceptions de nullité jugées bancales par la partie civile et même par le parquet. Comment une procédure peut-elle ainsi éclipser la gravité des faits ? Franck Porterat, président de la Licra Nancy, espère un appel rapide, insistant sur la nécessité de « redire avec force qu’il n’y a pas de place pour les discours qui hiérarchisent les êtres humains ». Un vœu pieux face à la réalité du système judiciaire.
Le parquet avait pourtant requis des peines claires : 100 jours-amende à 10 euros, affichage de la décision, et trois ans d’inéligibilité pour Nups, sans compter les peines pour ses acolytes. Des réquisitions balayées, malgré la diffusion massive de cette affiche provocatrice, montrant un enfant blond aux yeux bleus, sous l’égide du Parti de la France. Cette campagne, déployée notamment à Neuves-Maisons, avait d’ailleurs poussé le maire de la commune, Pascal Schneider, à porter plainte, aux côtés de la Licra et SOS Racisme.
Nups, déjà éliminé au premier tour des législatives, avait osé défendre un « message d’espoir pour notre jeunesse » derrière cette prose raciale. Rappelons qu’il avait déjà écopé de six mois de prison avec sursis en 2017 pour une vidéo ignoble intitulée « On va casser du pédé ». Ce verdict, loin de dissuader les idéologies haineuses, risque au contraire de les conforter dans leur impunité, ouvrant une brèche dangereuse pour l’avenir de la cohésion sociale en France. Une justice qui semble faillir face aux dérives de l’extrême droite.






