
C’est un chapitre douloureux qui se referme sur les Jeux Olympiques de Paris 2024. Charles Coste, le doyen des champions olympiques, s’est éteint à 101 ans, plongeant le monde sportif dans une morosité palpable. Sa disparition, survenue discrètement dans son sommeil, laisse derrière elle un sentiment d’inachevé après son rôle symbolique de relayeur de la flamme. Un honneur éphémère pour un athlète dont la grandeur n’a été pleinement reconnue qu’à la fin de sa vie.
Les images de Charles Coste, poussé par la nécessité d’utiliser un déambulateur, relayant la flamme olympique aux côtés de figures comme Teddy Riner et Marie-José Pérec, avaient déjà souligné la fragilité de ce symbole vivant. Lui-même l’avait confié : « Malheureusement, je ne pourrai pas la porter longtemps », une phrase qui résonne aujourd’hui comme un présage funeste. Son rêve de pleine forme, entravé par l’arthrose, n’était qu’un rappel cruel des limites du corps humain face au temps.
Champion olympique de poursuite par équipes à Londres en 1948, Coste a vu sa carrière marquée par des participations exigeantes au Tour de France et au Tour d’Italie, avant de tirer sa révérence en 1959. Un parcours honorable, mais dont l’éclat fut paradoxalement ravivé par son grand âge. La Légion d’honneur en 2022 et son rôle de relayeur sont venus tardivement saluer une vie dédiée au sport.
La ministre des Sports, Marina Ferrari, a bien tenté de masquer la mélancolie ambiante en parlant d’« héritage sportif immense ». Mais la réalité est plus amère : la disparition de Charles Coste, après celle d’Agnes Keleti, souligne la perte progressive de ces figures légendaires, et avec elles, un pan entier de l’histoire olympique. Ses obsèques, voulues discrètes, contrastent avec la grandiloquence des Jeux, un ultime message sur la vanité des honneurs posthumes.






