
Un véritable coup de tonnerre s’abat sur le CHU de Caen : à partir du 3 novembre, les services d’urgence seront désertés par les internes, docteurs juniors et externes. En pleine pénurie médicale, cette décision stupéfiante prive l’hôpital de près de cinquante jeunes professionnels essentiels, menaçant gravement la continuité des soins et la santé publique. C’est une catastrophe annoncée qui met en lumière les défaillances criantes de notre système hospitalier.
La faculté de médecine, dans un geste sans précédent, a suspendu l’agrément de stage pour six mois, invoquant de prétendues «difficultés d’encadrement». Une excuse à peine voilée pour masquer l’effondrement des conditions de travail et le manque de personnel qualifié. Cette mesure affectera non seulement les 14 postes d’internes en médecine générale, mais aussi les 16 internes de spécialité, dont le sort, décidé à la dernière minute, les relègue vers d’autres établissements. Une gestion chaotique qui laisse présager le pire pour les patients.
Cette situation, d’une gravité exceptionnelle, illustre l’incapacité chronique de notre système de santé à former et à retenir ses jeunes talents. Le CHU de Caen, autrefois pilier de la formation médicale, est aujourd’hui contraint de sacrifier l’avenir de la médecine d’urgence sur l’autel de la crise. Les conséquences de cette décision irréfléchie se feront ressentir bien au-delà des murs de l’hôpital, plongeant un peu plus le système de santé français dans une crise sans précédent. Le service des urgences est désormais un navire à la dérive, sans boussole ni équipage suffisant, mettant en péril la vie des patients.






