
La cour d’appel de Paris a rendu son verdict : l’intermédiaire Alexandre Djouhri reste derrière les barreaux. Une décision qui sonne comme un nouveau coup de tonnerre dans l’interminable affaire du financement libyen, où l’ombre de la corruption plane toujours sur de hautes sphères. Malgré ses protestations de bonne foi et ses promesses de ne pas fuir, l’homme d’affaires franco-algérien de 66 ans est jugé trop risqué pour recouvrer la liberté. La justice semble craindre une évasion, citant ses « facilités pour décider d’un départ du territoire national ».
Cette incarcération maintenue met en lumière les dysfonctionnements et les soupçons qui entourent ce dossier politico-financier. Djouhri, déjà condamné à six ans de prison et 3 millions d’euros d’amende pour son rôle central dans des « schémas financiers complexes », est accusé d’avoir orchestré des montages frauduleux, notamment la vente fictive de tableaux pour masquer des paiements suspects à Claude Guéant. Les garanties présentées pour sa libération ont été jugées « particulièrement faibles », renforçant l’idée d’un individu aux activités professionnelles et au patrimoine volontairement opaques.
Le parquet général a insisté sur la nécessité de son maintien en détention, arguant que c’était le seul moyen d’assurer un « déroulement serein des débats » et d’éviter toute concertation entre les prévenus. L’étonnante proposition d’adresse de résidence de Djouhri, à deux pas des bureaux de Nicolas Sarkozy, n’a fait qu’alimenter les spéculations sur d’éventuels liens et la profondeur des complicités dans cette affaire. Ce rapprochement géographique, loin d’être anodin, a obligé sa défense à une proposition de dernière minute, révélant la faiblesse de ses arguments initiaux.
L’avocat de Djouhri, Charles Consigny, dénonce un « deux poids deux mesures insupportable » et un « délit de sale gueule », critiquant la focalisation sur la binationalité de son client. Cependant, les magistrats ont souligné sa « capacité corruptive à un très haut niveau », impliquant non seulement un agent public étranger mais aussi l’ancien secrétaire général de l’Élysée. Alors que l’examen de la demande de liberté de Nicolas Sarkozy approche, cette décision concernant Djouhri ne fait qu’accentuer la tension et les questions sur les sombres coulisses du pouvoir.







