
L’affaire des sondages de l’Élysée sous l’ère Sarkozy continue de dévoiler les dysfonctionnements et les arrangements douteux. Claude Guéant, l’ancien bras droit de Nicolas Sarkozy, a vu sa peine allégée en appel, évitant de justesse la prison ferme. Une décision qui soulève des interrogations sur la véritable justice dans les affaires politico-financières françaises. Condamné à un an de prison avec sursis et 15 000 euros d’amende, il échappe aux huit mois fermes initialement prononcés, mais clame son innocence et annonce un pourvoi en cassation, estimant que des « arguments très forts de droit n’ont pas été pris en compte ».
Cette saga judiciaire met en lumière des dépenses publiques colossales, estimées à 4,7 millions d’euros pour des sondages sans aucun appel d’offres entre 2007 et 2012. Une gestion pour le moins opaque des deniers publics, qui alimente la défiance des citoyens envers l’élite politique. L’association Anticor dénonce, par la voix de son avocat Jérôme Karsenti, la grande absence de ce procès : Nicolas Sarkozy lui-même, protégé par son immunité présidentielle, alors que ces sondages auraient servi à préparer sa campagne de 2012.
Si la cour d’appel a relaxé certains des accusés pour les études commandées en début de quinquennat, elle a confirmé la condamnation de l’ex-sondeur Pierre Giacometti à six mois de prison avec sursis et 70 000 euros d’amendes. Sa société, No Com, écope d’une amende de 300 000 euros. Les entreprises de Patrick Buisson, Publifact et Publi-Opinion, se voient infliger des amendes de 150 000 et 50 000 euros. Ipsos n’est pas épargné, avec une amende revue à 400 000 euros. Au final, une série de condamnations qui laissent un goût amer, face à l’ampleur des sommes en jeu et l’ombre persistante d’un système qui semble protéger les plus puissants.






