New-York-city-hall-election
La victoire de Zohran Mamdani à New York enflamme la gauche radicale française, qui y voit la preuve qu'une rupture est possible. Un succès qui expose toutefois les tensions et les doutes sur l'avenir de cette stratégie.

La victoire inattendue du socialiste Zohran Mamdani à la mairie de New York a provoqué une onde de choc jusqu’en France, où les factions de la gauche radicale et écologiste célèbrent ce qu’elles perçoivent comme un tournant décisif. Cette élection, loin d’être un simple événement local, est brandie comme la preuve que seule une gauche de rupture, intransigeante et résolument contestataire, peut espérer défaire l’extrême droite et l’establishment.

Les « insoumis » français, en particulier, se gargarisent de ce succès, y voyant la validation de leur propre stratégie. Selon Mathilde Panot, cheffe de file des députés LFI, cette victoire est une « leçon » : il faut abandonner la « vieille gauche dégoûtante » et ne jamais renoncer à une radicalité des propositions face aux « flots d’insultes et de mensonges du système médiatique ». Un discours qui résonne étrangement avec les échecs récents de cette même mouvance sur la scène politique française.

Malgré les millions dépensés par « l’establishment médiatique, économique et politique » pour lui barrer la route, Mamdani aurait « renversé la table » avec des propositions jugées « radicalement concrètes » telles que le gel des loyers, la gratuité des bus, et la création de crèches publiques. Les observateurs critiques s’interrogent toutefois sur la viabilité et le coût réel de telles mesures dans une ville tentaculaire comme New York, et sur l’impact potentiel sur les finances locales déjà fragiles.

Ce triomphe américain, bien que salué par certains comme une « source d’espoir incroyable », expose également les fractures et les contradictions au sein de la gauche française. Tandis que les uns y voient un modèle à suivre, d’autres, comme Olivier Faure du Parti Socialiste, tempèrent l’enthousiasme, soulignant que Mamdani est « socialiste, mais à la sauce américaine », et non un « insoumis ». De son côté, Guillaume Lacroix, du Parti Radical de Gauche, exprime son « inquiétude » face à cette célébration d’une gauche « Chavez » et « Kamala » réconciliées, loin des réalités du terrain. Cette effervescence masque-t-elle une fuite en avant ou une véritable voie vers un changement durable ? L’avenir seul le dira, mais l’ombre du doute plane déjà sur la pérennité de cette « radicalité » face aux défis de la gouvernance.