
Le dicton populaire affirmant que les Kurdes n’ont pour amis que les montagnes résonne amèrement à Alep. L’enclave kurde de Cheikh-Maqsoud et Achrafieh, dominant la ville, offre à ses 400 000 habitants une sécurité illusoire. Encerclée par les forces gouvernementales, cette zone dirigée par l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie (AANES) est devenue une poudrière prête à exploser.
La nuit du 6 au 7 octobre a été le théâtre d’affrontements sanglants entre les troupes de la nouvelle armée syrienne et les Asayiches, les forces de sécurité kurdes. Deux morts et des dizaines de blessés sont à déplorer, conséquences directes du blocus imposé par les forces gouvernementales, accusant les Forces démocratiques syriennes (FDS) d’introduire illégalement des armes. Un incident grave, le plus sérieux depuis la libération de la ville du régime de Bachar Al-Assad en décembre 2024, qui a nécessité une intervention directe des États-Unis pour cesser les hostilités.
Cette flambée de violence dans la capitale économique du pays n’est qu’un symptôme des tensions quotidiennes qui rongent la région. Des accrochages le long des centaines de kilomètres de la ligne de démarcation entre les territoires contrôlés par le nouveau gouvernement syrien et ceux administrés par les FDS causent des pertes hebdomadaires des deux côtés. Le nord et l’est syrien, déchirés entre les ambitions kurdes, les prétentions gouvernementales et les pressions régionales et internationales, est un baril de poudre où la moindre étincelle pourrait rallumer une guerre dévastatrice.






