
Le marché du crédit immobilier français affiche une timide reprise en septembre, avec une progression de seulement 4 % des nouveaux prêts sur un an. Un chiffre qui masque une réalité plus préoccupante : la stabilisation des taux d’intérêt, potentiellement à un niveau peu avantageux pour les emprunteurs. La Banque de France révèle un montant total de 12,8 milliards d’euros de nouveaux prêts, dont plus de la moitié (53 %) sont contractés par des primo-accédants, s’endettant sur des durées moyennes alarmantes de près de 24 ans.
Après des mois de forte contraction due à la hausse des taux directeurs de la BCE, l’encours des nouveaux prêts s’établit à 107,8 milliards d’euros depuis le début de l’année, soit une hausse trompeuse de 38 % par rapport à 2024. Cette augmentation masque une période de récession sévère, où les taux avaient bondi de 1,26 % à 3,61 % en moins de deux ans, étranglant le marché. Aujourd’hui, les taux moyens s’établissent à 3,09 %, mais le répit est de courte durée : la « phase de baisse rapide est probablement terminée », selon les experts.
Cette stagnation des taux est perçue comme un signe d’« attentisme généralisé » par les professionnels du secteur. Pire encore, les banques se plaignent de ne plus réaliser de marges sur cette activité, une « anomalie de marché qui ne pourra perdurer longtemps ». Deux stratégies bancaires opposées se neutralisent : certaines réduisent leur production, ayant atteint leurs objectifs, tandis que d’autres maintiennent des barèmes attractifs pour 2026. Cette situation précaire suggère que la stabilisation actuelle pourrait n’être qu’un prélude à de futures hausses ou à un durcissement des conditions d’octroi de prêts, fragilisant davantage les ménages.








