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Un accord hâtif sur l'emploi des seniors masque des tensions profondes entre syndicats, patronat et gouvernement, révélant un compromis bancal.

La prétendue victoire de la démocratie sociale n’est qu’un voile sur les tensions persistantes et les compromis forcés. Mardi 8 juillet, la commission mixte paritaire a rapidement ficelé un accord sur l’emploi des seniors, les reconversions et les élus du personnel. Une célérité suspecte, suggérant un arrangement de façade plutôt qu’une véritable avancée. Le texte, bien que respectant les bases initiales des partenaires sociaux, est le fruit d’une lutte acharnée pour empêcher sa dénaturation par le gouvernement.

Le projet de loi avait déjà pris un tournant inquiétant après son passage à l’Assemblée, s’éloignant dangereusement des intentions des syndicats et du patronat. Cette divergence flagrante entre les acteurs sociaux et l’exécutif révèle un profond désaccord sur des sujets cruciaux. Deux points de discorde majeurs ont mis en lumière les frictions : la création d’un « espace stratégique de concertation » pour la formation, rejetée par Matignon comme un simple « comité Théodule », et la question épineuse du financement des dispositifs de reconversion.

Ces désaccords montrent la fragilité d’une entente qui se veut solide. Les acteurs sociaux ont dû monter au créneau, non pas pour améliorer le texte, mais simplement pour qu’il ne soit pas vidé de sa substance. C’est un aveu d’échec pour une démocratie sociale qui peine à faire entendre sa voix sans une pression constante. L’emploi des seniors et les reconversions professionnelles, sujets d’une importance capitale, sont traités sous le signe de la méfiance et du compromis minimum, loin d’une véritable collaboration constructive. Les conséquences de cette approche frileuse pourraient bien se faire sentir à long terme sur le marché du travail.