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Des vidéos internes des gendarmes révèlent l'ampleur des violences à Sainte-Soline. Tirs tendus et langage glaçant soulèvent des questions sur la gendarmerie.

De nouvelles révélations accablantes viennent secouer l’affaire de la répression brutale de la manifestation anti-mégabassines de Sainte-Soline, le 25 mars 2023. Des vidéos internes des gendarmes, publiées par Libération et Mediapart, mettent en lumière des pratiques alarmantes et un langage d’une violence inouïe, remettant en question l’intégrité même des forces de l’ordre.

Malgré les affirmations des autorités sur une riposte « adaptée », les images dévoilent des « tirs tendus » de grenades, une technique pourtant interdite, ouvertement encouragée par la hiérarchie. Des extraits audio glaçants révèlent des ordres tels que « vous balancez un tendu s’il le faut » et des expressions d’une satisfaction morbide face aux blessures infligées : « Je compte plus les mecs qu’on a éborgnés », ou encore « t’en crèves deux-trois, ça calme les autres ».

Le bilan de cette journée est lourd : 200 manifestants blessés, dont 40 gravement, et deux restés dans le coma. Une enquête administrative a été lancée, mais les victimes dénoncent déjà une tentative d’étouffer l’affaire. Le parquet de Rennes, en charge de l’enquête judiciaire, n’aurait pas été informé des infractions pénales révélées par ces nouvelles preuves audio et vidéo.

Les plaignants, scandalisés, réclament l’ouverture d’une information judiciaire, estimant que l’enquête de l’Inspection générale de la gendarmerie nationale est « très, très insuffisante ». Ces révélations dessinent un tableau sombre où la violence ne serait pas le fait d’individus isolés, mais le résultat d’une stratégie institutionnelle. Un scandale qui ébranle la confiance dans les forces de l’ordre et soulève de sérieuses questions sur la gestion des manifestations en France.