Construction-site-Sizewell-C
Malgré un environnement macroéconomique instable, Bouygues affiche des résultats solides grâce à la construction, mais des défis persistent, notamment les aléas des devises et des charges exceptionnelles.

Malgré un contexte international incertain et un environnement macroéconomique instable, le géant Bouygues parvient à afficher des « résultats solides », totalisant 41,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur les neuf premiers mois de 2025. Cette performance, loin d’être un signe de prospérité générale, masque des réalités plus contrastées et soulève des questions sur la durabilité de ce modèle.

Les métiers de la construction tirent leur épingle du jeu, avec un profit opérationnel en hausse de 24 % sur un an, atteignant 591 millions d’euros. Cette embellie, bien que notable, est fortement influencée par des projets colossaux et coûteux, comme le financement bouclé au Royaume-Uni pour deux réacteurs nucléaires EPR à la centrale de Sizewell C. Un contrat estimé à environ 3,4 milliards d’euros pour Bouygues Construction, dont la concrétisation est étalée dans le temps, et qui dépend de la complexité et des retards inhérents à ce type d’infrastructure nucléaire.

Cependant, cette apparente robustesse ne doit pas occulter les défis persistants. Le carnet de commandes des activités de construction, bien que globalement élevé, montre des disparités. Le carnet de commandes de Bouygues Construction est même en baisse de 4% sur un an à fin septembre 2025. De plus, les fluctuations des devises, en particulier celles liées au dollar américain, devraient peser sur le chiffre d’affaires annuel, qui est désormais attendu proche de celui de 2024, contrairement aux prévisions initiales d’une légère croissance. Cette révision à la baisse des perspectives souligne une fragilité latente face aux aléas économiques mondiaux. Les résultats nets, impactés par une contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises en France, se trouvent également sous pression.