Shein-store-controversy
Le géant Shein étend son empire en France, s'installant à Dijon, Reims et Grenoble. Une expansion controversée, malgré les scandales et les appels à la suspension.

Après un démarrage parisien qui a déjà fait couler beaucoup d’encre, Shein, le géant décrié de la fast-fashion, étend son emprise en France. Dijon et Reims verront l’arrivée du mastodonte asiatique le 18 novembre, suivies de Grenoble le 21. Une expansion éclair qui ne manque pas de soulever des questions. La Société des grands magasins (SGM), propriétaire des emplacements, confirme l’information, tandis qu’Angers et Limoges devront attendre début décembre pour cette inauguration tant redoutée.

Cette expansion intervient dans un climat déjà tendu pour Shein. La plateforme est sous le coup d’une potentielle suspension en France suite à la vente scandaleuse de poupées sexuelles d’apparence enfantine et d’armes de catégorie A. Malgré ces controverses majeures, le premier magasin physique et pérenne de la marque, inauguré au BHV de Paris, a attiré près de 8 000 personnes, preuve d’une consommation effrénée et souvent inconsciente.

L’arrivée de Shein pousse les Galeries Lafayette à rompre leurs contrats avec la SGM, refusant d’être associées à cette marque sulfureuse. Les magasins concernés seront ainsi rebaptisés BHV, marquant un désaveu clair de la part d’un acteur historique du commerce français. À Grenoble, le maire écologiste Eric Piolle a d’ores et déjà exigé la « suspension » de l’arrivée de Shein, en attente de garanties sur la légalité et l’éthique des produits vendus.

La SGM, qui détient le fonds de commerce du BHV depuis 2023, gère désormais sept grands magasins, auparavant des Galeries Lafayette, et une dizaine de centres commerciaux. Cette stratégie d’expansion rapide avec Shein, malgré les critiques virulentes sur les conditions de travail, l’impact environnemental et la légalité des produits, soulève de sérieuses interrogations sur les valeurs et la responsabilité des acteurs économiques français face aux dérives de la mode à bas coût. Cette extension marque-t-elle le début d’une acceptation aveugle du modèle Shein en France, ou au contraire, une prise de conscience collective des dangers de cette industrie ?