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Le gouvernement français compte bien faire payer les usagers des autoroutes et de la SNCF pour financer la modernisation des réseaux, un choix controversé.

Le gouvernement persiste et signe : les usagers des autoroutes et de la SNCF seront mis à contribution pour renflouer les caisses des réseaux de transport. Philippe Tabarot, le ministre des Transports, a balayé d’un revers de main toute idée de gratuité, arguant de contraintes budgétaires. Une décision qui sonne comme un aveu d’échec face à des décennies de sous-investissement et de dégradation des infrastructures.

Les besoins sont colossaux, et le rapport sur le financement des infrastructures ne laisse planer aucun doute : routes et voies ferrées sont dans un état de délabrement avancé. Malgré les belles promesses d’un nouveau modèle de concessions autoroutières, « plus restreintes » et « mieux contrôlées », la réalité est que les péages, même à un niveau « proche d’aujourd’hui », rapporteraient 2,5 milliards d’euros supplémentaires chaque année à partir de 2036. Une somme qui finira, inévitablement, dans la poche des usagers.

Pendant ce temps, la colère gronde, notamment dans le Tarn contre le projet controversé de l’autoroute A69. Le ministre tente de rassurer en affirmant la priorité à la « régénération et modernisation des réseaux existants », mais les doutes persistent quant à la réelle volonté politique d’abandonner les projets pharaoniques pour se concentrer sur l’essentiel. Le Conseil d’orientation des infrastructures (COI) doit d’ailleurs publier une « repriorisation des grands projets » en 2026, un exercice qui s’annonce périlleux.

Côté rail, l’objectif est d’atteindre 4,5 milliards d’investissements par an d’ici 2028, avec la SNCF, les capitaux privés et les certificats d’économie d’énergie en ligne de mire. Pourtant, le gouvernement a déjà enterré l’idée d’une taxe sur les billets de TGV, ainsi que d’autres propositions comme une taxe sur les livraisons de colis. Autant de pistes écartées qui laissent présager une pression accrue sur les voyageurs. Les professionnels du transport, déjà étranglés par les charges, dénoncent une « forêt d’épées de Damoclès » et se sentent traités comme une « proie facile ».

En somme, malgré les discours lénifiants, le fardeau de la modernisation des transports risque fort de retomber sur les épaules des Français, tandis que les vraies solutions structurelles semblent encore et toujours éludées.