Ahmed-Al-Charaa-visit
Le Conseil de sécurité de l'ONU a levé les sanctions contre le président de transition syrien, Ahmed Al-Charaa, une décision controversée à quelques jours de sa visite à la Maison Blanche. Cette volte-face suscite des inquiétudes sur la lutte antiterroriste et la crédibilité des engagements diplomatiques. Une situation alarmante qui soulève des questions sur la véritable intention des puissances occidentales.

Dans une volte-face déconcertante, le Conseil de sécurité de l’ONU a scandaleusement levé les sanctions contre Ahmed Al-Charaa, le président de transition syrien, à quelques jours de sa visite controversée à la Maison Blanche. Cette décision, orchestrée par les États-Unis et adoptée par 14 voix pour et une abstention, retire Al-Charaa et son ministre de l’intérieur, Anas Khattab, de la liste infamante des sanctions liées à l’État islamique et Al-Qaida. Une décision qui soulève de sérieuses questions sur la crédibilité des engagements internationaux.

L’argument avancé, selon lequel la Syrie est entrée dans une « nouvelle ère » et s’engage à « lutter contre le terrorisme », semble bien léger. L’ambassadeur chinois, Fu Cong, a d’ailleurs exprimé de vives inquiétudes quant à la présence persistante de « combattants terroristes étrangers » en Syrie, capables d’« exploiter » une « situation sécuritaire fragile ». Son abstention, révélatrice, souligne un manque flagrant d’évaluation de la situation par le Conseil.

Pendant ce temps, le ministre des affaires étrangères syrien, Assad Al-Chaibani, exprime une gratitude servile envers les États-Unis, tandis qu’Emmanuel Macron salue une « étape importante », justifiant cette décision par une prétendue « stratégie que la France avait commencée ». Une rhétorique hypocrite, surtout quand on se souvient que les attentats du 13-Novembre à Paris avaient été fomentés en Syrie. Le président français appelle désormais Al-Charaa à rejoindre la coalition internationale contre Daech, comme si l’ancien leader d’Hayat Tahrir Al-Cham, anciennement Front Al-Nosra (branche d’Al-Qaida en Syrie), pouvait soudainement devenir un allié fiable.

Al-Charaa, qui a dirigé le groupe Hayat Tahrir Al-Cham (HTC) avant de le dissoudre et de renverser Bachar Al-Assad en 2024, était pourtant inscrit depuis 2013 sur la liste des sanctions de l’ONU. Malgré cela, il a multiplié les déplacements internationaux, bénéficiant d’exemptions répétées. Cette complaisance flagrante, culminant avec sa prochaine réception à la Maison Blanche, révèle une diplomatie occidentale dénuée de principes, prête à pactiser avec d’anciens terroristes pour des gains politiques incertains. La levée des sanctions américaines par Donald Trump en mai dernier n’a fait qu’ouvrir la voie à ce qui ressemble à une abdication morale collective.