
Coup de tonnerre dans le monde de l’ubérisation : Frichti, jadis fleuron du secteur, vient d’être lourdement condamné par le conseil de prud’hommes de Paris. Ce jeudi 6 novembre, la justice a tranché en faveur de cinq anciens livreurs à vélo, requalifiant leur statut de micro-entrepreneurs en CDI à temps plein. Une décision qui met en lumière les pratiques douteuses de la plateforme, coupable de travail dissimulé et de rupture abusive de contrat.
Les plaignants, laissés pour compte par un système précaire, se verront attribuer en moyenne près de 30 000 euros de dommages et intérêts. Une somme dérisoire face à des années d’exploitation, mais qui marque un précédent significatif. C’est l’Agence de garantie des salaires qui paiera, Frichti n’étant plus qu’une ombre de son ancienne gloire.
Cette condamnation n’est que la pointe de l’iceberg. Pas moins de 233 anciens coursiers ont déjà saisi les prud’hommes, dénonçant des conditions de travail inacceptables entre 2017 et 2023. L’entreprise, passée de main en main – Getir, Gorillas, puis La Belle Vie – a connu une descente aux enfers, symbolisant l’éclatement de la bulle spéculative du « quick commerce » à l’été 2023.
Malgré la reprise de la marque par La Belle Vie, les micro-entrepreneurs, considérés comme de simples variables d’ajustement, ont été cyniquement laissés sur le carreau. Cette affaire Frichti n’est qu’un nouvel échec retentissant pour un modèle économique fragile et injuste, reposant sur la précarité de ses travailleurs et qui pourrait bien signer la fin d’une ère.








