Le capitalisme américain bascule dans l’irrationnel. Elon Musk, le PDG de Tesla, s’est fait octroyer par ses actionnaires une rémunération potentielle ahurissante de mille milliards de dollars. Ce montant exorbitant, qui défie toute logique économique, lui permettrait de s’arroger 12 % de l’entreprise, sous le seul prétexte de son « talent ». Une décision qui soulève des vagues d’indignation, Bernie Sanders dénonçant un culte de l’argent devenu insupportable.
Pendant que les voix progressistes s’étranglent, certains actionnaires, aveuglés par le profit, semblent ne pas voir le danger. Ils estiment que si Musk parvient à quintupler la valeur de Tesla, cette part substantielle du capital serait justifiée. Une vision purement opportuniste qui contraste fortement avec la morale. Pourtant, l’échec de Joe Biden en 2024, en partie dû au coût de la vie, aurait dû alerter sur ces dérives financières.
Les concessions faites à Musk par les actionnaires de Tesla semblent d’autant plus vaines que des concurrents comme le chinois BYD prospèrent dans l’électrique sans ces rémunérations pharaoniques. Rien ne garantit qu’Elon Musk se concentrera réellement sur Tesla, alors que ses obsessions actuelles se portent vers l’intelligence artificielle et sa nouvelle entreprise xAI, fusionnée avec l’ex-Twitter. Les actionnaires, pris à la gorge, craignent que Musk ne claque la porte, faisant s’effondrer la valeur déjà vertigineuse de Tesla. Un chantage pur et simple, diront certains.
Cette affaire confine à la science-fiction. Ce pactole exige que Tesla quintuple sa valeur, se transformant en un empire de robots-taxis et d’humanoïdes. Musk, déjà coutumier des exploits avec SpaceX, a déjà vu un de ses précédents packages de rémunération annulé par la justice. Mais cette fois, le but est clair : le poser en surhomme.
Cette rémunération n’a aucune fonction utile ; elle signifie simplement qu’Elon Musk s’affranchit des règles communes, que tout lui est permis. Ses rêves de colonisation martienne et de transhumanisme reflètent une dérive narcissique qui gangrène une partie de la tech américaine, rappelant étrangement le comportement sans limites d’un Donald Trump en politique. Il est urgent de rompre avec cette hubris et cette indécence qui menacent l’équilibre social.
