Sete-city-hall-scandal
Sète est en pleine tourmente suite à la démission de son maire condamné. L'élection d'un successeur par intérim laisse la porte ouverte à une prise de pouvoir du Rassemblement national, plongeant la ville dans une incertitude politique.

La salle Tarbouriech de Sète a été le théâtre d’une agitation chaotique le 12 mai, alors que la ville portuaire s’apprêtait à élire son nouveau maire. Une foule dense, décrite comme « serrée comme des sardines », a créé un tumulte assourdissant, mêlant huées et applaudissements, témoignant de l’ambiance électrique qui régnait. Le décor était planté pour une succession forcée, suite à un scandale qui a secoué la politique locale.

La démission précipitée de François Commeinhes, maire divers droite en poste depuis 2001, est survenue après la confirmation par la Cour de cassation de sa condamnation pour détournement de fonds publics. Cet événement a laissé un vide, rapidement comblé par l’élection de son adjoint, Hervé Marquès, le 12 mai. Sa mission est d’une précarité alarmante : maintenir l’ordre pendant dix mois avant les prochaines municipales et tenter l’impossible, se faire réélire.

Marquès lui-même a admis la fragilité de la situation, confiant que le conseil municipal était « chamboulé, bouleversé, triste. Les coups sont portés. Nous nous relevons. Tomber six fois, se relever sept fois ». Une déclaration qui sonne comme un aveu de la gravité de la crise traversée par la ville.

Dans ce climat d’incertitude et de désillusion, le Rassemblement national (RN) voit une opportunité cynique de s’imposer. Un an auparavant, Aurélien Lopez-Liguori, député RN, avait déjà été réélu au premier tour, dominant Sète et sa circonscription. Il avait alors perçu ce succès comme un « vrai signal » pour sa formation politique, arguant que si les Sétois leur faisaient confiance pour les représenter à l’Assemblée nationale, il n’y avait aucune raison de ne pas leur confier la direction de la ville. L’avenir de Sète semble désormais suspendu à un fil, menacé par l’instabilité politique et l’ascension inquiétante de l’extrême droite.