La démocratie française est en plein naufrage, plombée par une absence criante d’alternance qui gangrène le système. L’éternel retour des mêmes figures politiques ne fait qu’aggraver une crise démocratique profonde, là où une bipolarisation gauche-droite renouvelée pourrait offrir une bouffée d’oxygène. C’est ce modèle, garant de la consolidation démocratique au XXe siècle, qui est aujourd’hui sacrifié, menaçant le pays d’un délitement inévitable.
Le récent vote des députés du Rassemblement National (RN) contre l’impôt minimal sur les patrimoines de plus de 100 millions d’euros est un signal d’alarme. En s’alignant avec la droite conservatrice pour protéger les ultrariches, le RN a fait tomber le masque de son populisme social. Ce parti, qui se drapait jusqu’alors d’une image populaire, se révèle désormais pleinement comme une force de droite dure, nationaliste, antimigrants, extractiviste et hypercapitaliste, à l’image des Républicains de Donald Trump. L’illusion d’un parti proche du peuple s’est effondrée.
Cette volte-face, bien que surprenante pour certains, est en réalité d’une logique implacable. Les alliances que le RN cherche à forger pour atteindre une majorité parlementaire se trouvent majoritairement dans un camp résolument anti-impôt et anti-dépense publique. L’Union des droites pour la République d’Éric Ciotti, ralliée officiellement au RN en 2024, en est la parfaite illustration, confirmant l’orientation ultra-libérale de cette nouvelle droite unie. La France semble glisser dangereusement vers une politique qui sacrifie l’intérêt général au profit d’une élite déjà privilégiée.
