
Une montre Patek Philippe, déjà controversée pour son prix en 2016, a de nouveau pulvérisé les records en Suisse, atteignant un montant faramineux de 15,2 millions d’euros. Cette vente, annoncée par la maison Phillips, met en lumière une escalade des prix démesurée dans le monde de l’horlogerie de luxe, défiant toute logique économique. Alors qu’elle avait déjà été cédée pour 11 millions de francs suisses il y a neuf ans, cette nouvelle transaction révèle une bulle spéculative dangereuse.
La Patek Philippe Perpetual Calendar référence 1518, fabriquée en 1943, est l’un des rares exemplaires en acier inoxydable, une spécificité qui, ironiquement, la rend plus prisée que les modèles en or. Ce critère de rareté est le moteur de prix exorbitants, transformant ces garde-temps en simples objets de spéculation plutôt qu’en témoignages d’un savoir-faire artisanal. Le précédent record de 2016, déjà obscène, avait été éclipsé par la Rolex Daytona de Paul Newman, puis par une autre Patek Philippe vendue à 31 millions de dollars, prouvant l’ampleur de cette folie des grandeurs.
Selon les commissaires-priseurs, la référence 1518 en acier inoxydable s’est hissée au rang des « montres-bracelets les plus importantes de l’histoire ». Une affirmation qui sonne creux face à l’indécence de ces chiffres. La vente, expédiée en neuf minutes et demie avec seulement cinq enchérisseurs, souligne l’exclusivité et le cercle fermé de ce marché, loin des réalités économiques mondiales. Pendant que certains collectionneurs se congratulent d’avoir atteint le « summum de la collection », une large part de la population peine à joindre les deux bouts.
Ce modèle, lancé en 1941, était le premier chronographe à calendrier perpétuel produit en série, une prouesse technique indéniable. Mais la raison de la fabrication des quatre exemplaires en acier inoxydable demeure un mystère, ajoutant une aura d’élitisme et de secret qui alimente encore la spéculation. La vente globale de 207 lots a rapporté plus de 66,8 millions de francs suisses, marquant le record absolu pour une vente de montres. Un chiffre qui, loin d’être un succès, est le symbole d’une richesse ostentatoire et d’une fracture sociale grandissante.






