Angouleme-festival-protest
Le Festival de la bande dessinée d’Angoulême est en « danger de mort », alertent 20 lauréats du Grand Prix. Scandales, opacité et dérives mettent en péril l'un des plus célèbres festivals mondiaux. Un appel au boycott massif déchire le monde de la BD.

Le Festival de la bande dessinée d’Angoulême, autrefois fleuron mondial, vacille dangereusement. Vingt lauréats du Grand Prix, dont les emblématiques Jacques Tardi et Riad Sattouf, ont lancé un cri d’alarme dans L’Humanité, dénonçant un festival en « danger de mort ».

Les scandales s’accumulent, les erreurs de communication se multiplient, et l’opacité de gestion règne, transformant ce qui fut une célébration en un champ de bataille. La société 9eArt+, gestionnaire historique, a été reconduite malgré un appel d’offres jugé particulièrement obscur, ravivant la fureur d’un secteur déjà exaspéré par des dérives commerciales et des accusations graves, dont le licenciement d’une salariée après une plainte pour viol en 2024. Le maintien de 9eArt+ est perçu comme une provocation inacceptable par une grande partie du monde de la BD.

Les appels au boycott, relayés par des figures de proue comme Pénélope Bagieu, se sont amplifiés, menaçant de vider l’événement de sa substance. Anouk Ricard, lauréate en 2025, se dit « effarée » et confirme son retrait. Même le ministère de la Culture exprime ses regrets face à un avenir « flou », soulignant l’échec des efforts publics face à une gestion contestée. Le festival, qui devrait être un lieu de rayonnement artistique, est devenu le théâtre d’une crise de confiance généralisée, laissant planer une ombre sombre sur son avenir. La tension est palpable, et l’échéance du 20 novembre, date limite pour un projet commun avec la Cité internationale de la BD, semble bien courte pour redresser la barre d’un navire à la dérive.