
La France et l’Algérie, enlisées dans une crise diplomatique sans précédent depuis plus d’un an, semblent naviguer vers une reprise du dialogue, du moins selon Nicolas Lerner, patron de la DGSE. Ce dernier évoque des « signaux » émanant d’Alger, mais la prudence reste de mise face à une situation hautement volatile.
Malgré ces prétendus gestes d’apaisement, la France maintient ses « exigences », notamment la libération de ses compatriotes emprisonnés. L’écrivain Boualem Sansal, condamné à cinq ans pour « atteinte à l’unité nationale », et le journaliste Christophe Gleizes, en attente de son procès en appel pour « apologie du terrorisme », sont les otages malheureux de cette tension persistante. Leurs destins incertains rappellent l’extrême fragilité des relations entre les deux nations.
Nicolas Lerner a qualifié cette période de « crise la plus grave depuis l’indépendance » algérienne en 1962. Une affirmation lourde de sens, qui souligne l’échec patent des diplomaties à maintenir un climat de confiance. Bien que les « canaux de communication » n’aient jamais été totalement coupés, la coopération opérationnelle en matière antiterroriste a atteint un « point extrêmement bas ».
Cette situation de blocage, jugée inacceptable par le patron des renseignements français, met en lumière les dysfonctionnements profonds qui gangrènent les relations franco-algériennes. Les « signaux » évoqués par Lerner pourraient n’être qu’une façade illusoire, cachant des divergences irréconciliables. La véritable reprise du dialogue s’annonce semée d’embûches, avec des intérêts nationaux et des passés lourds de contentieux qui pèsent sur chaque tentative de réconciliation.







