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Les écoles parisiennes sont paralysées par une grève illimitée des personnels d'animation. Précarité, sous-effectif et conditions d'accueil dégradées sont au cœur des revendications, avec des fermetures de cantines et des accusations d'embauches illégales, jetant une ombre inquiétante sur la gestion municipale.

La colère gronde dans les écoles parisiennes, où les personnels d’animation ont lancé un mouvement de grève illimité, menaçant de paralyser le système éducatif de la capitale jusqu’au 21 novembre, voire au-delà. Au cœur du conflit : une précarisation massive du secteur et la dégradation alarmante des conditions d’accueil des enfants. Lundi dernier, la situation a basculé dans le chaos : des centaines de cantines ont été fermées, laissant de nombreux parents désemparés.

Les syndicats, notamment le Supap-FSU, la CFDT et la CGT, tirent la sonnette d’alarme. Ils dénoncent un sous-effectif criant, avec seulement 2 500 adjoints d’animation et 1 000 animateurs contractuels face à 8 500 vacataires dont le statut est précaire. Une situation explosive qui, selon eux, pousse la Mairie de Paris à l’embauche illégale de milliers de vacataires sur des postes permanents. La tentative de la municipalité de désamorcer la crise avec un protocole de « valorisation » et un plan de « déprécarisation » semble n’avoir eu aucun effet tangible, les efforts de recrutement restant désespérément insuffisants.

La tension est palpable : les équipes sont épuisées et la capacité à prendre en charge les enfants, y compris ceux ayant des besoins éducatifs particuliers, est gravement compromise. Les syndicats réclament du personnel spécifique, notamment pour le change en maternelle, face à une gestion qui semble dépassée. Pire encore, le secteur est éclaboussé par des affaires inquiétantes. Cette année, cinq animateurs d’école maternelle du 11e arrondissement ont été suspendus pour soupçons de faits à caractère sexuel, dont une agression. Seize des trente suspensions d’animateurs décidées en 2025 à Paris concernent des suspicions de même nature, un chiffre alarmant qui souligne l’urgence de formations généralisées à la prévention des violences sexistes et sexuelles, et non plus seulement ciblées. La crise de l’animation à Paris est bien plus qu’une simple question de salaires, elle révèle les failles d’un système à bout de souffle.