
Après une brève incarcération, Nicolas Sarkozy retrouve une liberté fragile, tandis que le spectre de la justice continue de planer sur l’ancien chef d’État. Vingt jours passés derrière les barreaux pour l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007, une libération sous strict contrôle judiciaire, et une interdiction de contact avec des figures du pouvoir : l’image d’une impunité passée s’effrite.
Sa condamnation en première instance à cinq ans de prison ferme dans le dossier libyen est loin d’être un épiphénomène. Le procès en appel, prévu pour mars 2026, promet de raviver les flammes d’une saga judiciaire qui ne cesse de s’étendre. Et même en cas de relaxe, l’ancien président est englué dans un marécage d’affaires politico-financières, certaines ayant déjà conduit à des condamnations définitives, d’autres étant toujours en cours.
L’affaire Bygmalion, avec un dénouement imminent devant la Cour de cassation le 26 novembre, pourrait sceller une deuxième condamnation pénale définitive pour le financement illégal de sa campagne de 2012. Le système de double facturation, visant à masquer des dépenses faramineuses, révèle une fois de plus les rouages opaques du financement politique. La rétractation spectaculaire de Ziad Takieddine, témoin clé dans le dossier libyen, suivie d’une mise en examen pour recel de subornation de témoin pour Sarkozy lui-même, et même son épouse Carla Bruni-Sarkozy, dévoile les tentatives désespérées de manipulation de la justice.
De l’enquête préliminaire pour trafic d’influence concernant ses liens avec une compagnie d’assurances russe, aux accusations de trafic d’influence et de corruption dans l’attribution controversée de la Coupe du monde au Qatar, chaque nouveau chapitre ajoute à la noirceur du tableau. L’héritage politique de Nicolas Sarkozy semble désormais indissociable d’un lourd passif judiciaire, plongeant l’image de la présidence dans une zone d’ombre inquiétante.






