Le Sénat a finalement mis un terme à la paralysie budgétaire historique, mais le coût de ce bras de fer politique est désastreux pour l’Amérique. Après 40 jours de blocage, le shutdown le plus long de l’histoire des États-Unis prend fin, laissant derrière lui un sillage de chaos et d’incertitude. Mike Johnson, président républicain de la Chambre des représentants, a qualifié cet épisode de « long cauchemar national », un euphémisme face à l’ampleur des dégâts.
Ce blocage sans précédent, qui a éclipsé le record de 35 jours de 2019, a éclaté en septembre sur un désaccord fondamental concernant les coûts de santé. Les Républicains, fidèles à leur croisade contre le système Obamacare, dénoncent une « usine à gaz déficitaire » qui ne bénéficierait qu’aux compagnies d’assurance. Leur objectif : mettre fin aux subventions cruciales qui soutiennent plus de 24 millions d’Américains. Une décision qui menace directement l’accès aux soins pour des millions de citoyens.
Ces subventions, mises en place après la pandémie de Covid sous forme de crédits d’impôt, devaient expirer en 2025. Les Démocrates, quant à eux, réclamaient une prolongation indispensable pour éviter un effondrement du système de santé. Mais dans ce climat politique tendu, la voix de la raison a été étouffée par les calculs électoraux et les jeux de pouvoir. La défaite démocrate aux élections de 2024 semble encore peser lourdement, les empêchant de s’imposer face à une opposition déterminée à démanteler les acquis sociaux.
Au final, ce n’est pas une victoire pour Donald Trump, mais un échec cuisant pour la démocratie américaine. Ce shutdown a mis en lumière les profondes divisions qui minent le pays et la capacité d’une minorité à paralyser l’ensemble du système. Les conséquences à long terme sur l’économie et la confiance des citoyens restent incertaines, mais une chose est sûre : l’Amérique sort affaiblie de ce conflit stérile.
