
L’ambitieuse législation numérique de l’Union européenne, portée par l’ancien commissaire Thierry Breton, se révèle être un véritable échec cuisant. Malgré des textes comme le DSA et le DMA, adoptés avec un consensus écrasant, leur application reste désespérément à la traîne. Cette inertie soulève des questions fondamentales sur la capacité de l’UE à réellement faire respecter ses propres règles face aux mastodontes technologiques.
Breton lui-même exprime son étonnement face à ce blocage inacceptable, alors que des acteurs majeurs du numérique, à l’image de Shein, semblent défier ouvertement les régulations européennes. Les scandales récents impliquant la plateforme chinoise – allant de la vente de poupées sexuelles d’apparence enfantine à des armes illégales – ne sont qu’une illustration choquante de cette impunité grandissante.
Cette situation de non-application est d’autant plus préoccupante que l’élection de figures comme Donald Trump aux États-Unis pourrait bien accentuer ce phénomène, en libérant certains propriétaires de plateformes de toute obligation morale ou légale. L’Europe, qui se voulait pionnière en matière de régulation numérique, semble aujourd’hui impuissante, incapable de transformer ses déclarations d’intention en actions concrètes et efficaces. La question demeure : cette législation, jadis présentée comme une révolution, est-elle déjà obsolète et incapable de responsabiliser les plateformes numériques comme promis ? Le bilan est, à ce jour, profondément décevant.






