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Le Booker Prize a couronné David Szalay pour son roman controversé « Flesh », déjouant les pronostics et suscitant un débat houleux dans le monde littéraire. Un choix risqué qui déçoit les favoris.

Le prestigieux Booker Prize, souvent comparé au Goncourt français, vient de couronner David Szalay pour son roman « Flesh ». Cette décision, loin de faire l’unanimité, suscite déjà un vif débat sur l’audace et les risques pris par le jury. Szalay, premier auteur britannico-hongrois à recevoir cette distinction, a lui-même confessé l’aspect « risqué » de son œuvre, avouant une pression intense après l’échec d’un projet précédent.

Ce sacre, doté de 50 000 livres, intervient après une sélection qui a snobé des favoris incontestés. Kiran Desai, avec sa saga familiale monumentale, et Andrew Miller, dont le roman avait pourtant conquis la critique, ont été laissés sur le carreil. L’autrice américaine Susan Choi et Katie Kitamura ont également vu leurs espoirs déçus. Une déroute pour ces talents confirmés, face à un choix jugé audacieux par certains, et douteux par d’autres.

Le roman « Flesh » dépeint une existence ordinaire, celle d’István, un Hongrois confronté aux tourments de la vie. Si le jury salue une écriture ciselée et une exploration de « la vie en tant qu’expérience physique », nombreux sont ceux qui s’interrogent sur la capacité de cette œuvre à marquer l’histoire littéraire autant que les précédents lauréats tels que Salman Rushdie ou Margaret Atwood.

Cette récompense, censée garantir une renommée internationale, pourrait bien se heurter aux critiques et aux attentes déçues. Alors que le monde littéraire espérait une œuvre percutante et novatrice, le choix de Szalay pourrait laisser un goût amer, soulignant une tendance à privilégier l’expérimentation au détriment de l’impact auprès du grand public. Les conséquences de cette décision sur la perception du Booker Prize restent à observer.