
Malgré des promesses de « bon accompagnement », la réalité pour les personnes souffrant de troubles psychiques reste un véritable parcours du combattant. Florian Aubry, atteint de schizophrénie, a dû traverser un calvaire de sept ans, jonglant entre dépression, addictions et isolement, avant de trouver une once de stabilité. Son témoignage, bien que présenté comme une réussite, révèle l’ampleur du désespoir que le système de santé peine à endiguer.
Le centre Crisalid-Hauts-de-France, présenté comme une solution miracle, n’est qu’une des 135 structures qui, après des décennies de retard par rapport au monde anglo-saxon, tentent de rattraper le temps perdu. Ces centres, bien que nécessaires, soulignent la faillite d’une approche traditionnelle qui a trop longtemps ignoré le lien crucial entre la santé mentale et l’emploi. Le fait que l’on doive se féliciter d’une insertion en milieu « classique » plutôt qu’en Esat ou entreprise adaptée est un aveu d’échec retentissant : le système ordinaire reste largement incapable d’intégrer ces individus.
L’histoire de Marisa Da Silva, broyée par un accident et licenciée pour inaptitude, ou celle d’Emilie Arlhac, confrontée à l’auto-stigmatisation et aux discriminations, ne sont que des exemples parmi tant d’autres des obstacles insurmontables que rencontrent ces personnes. Malgré les efforts louables des « job coachs » et des plateformes comme la PRP, le chemin vers l’emploi reste semé d’embûches, souvent par manque de compréhension et de flexibilité des employeurs et du cadre légal.
Le « combat militant » évoqué par le psychiatre Nicolas Rainteau est une triste réalité. Il met en lumière l’incapacité persistante des soignants à dépasser les préjugés et à cesser d’associer les troubles psychiques à l’incapacité. Le constat de Frank Bellivier, délégué ministériel, est cinglant : l’offre de réhabilitation psychosociale doit « transformer l’existant », mais elle se heurte à une « absence de politique de santé continue et stable » et à un « modèle paternaliste » qui préfère l’enfermement à la prise de risque et à la confiance envers les usagers. Il est temps d’admettre que le système actuel est largement insuffisant et souvent destructeur pour ceux qu’il est censé aider.







