
Un vent glacial souffle sur la liberté académique en France. Le colloque sur la Palestine, lâchement annulé par le Collège de France sous la pression d’une polémique douteuse, resurgit pourtant, délocalisé au Centre arabe de recherches et d’études politiques (Carep) de Paris. Une victoire amère pour les organisateurs, contraints à la clandestinité face à ce qui ressemble à une véritable chasse aux sorcières intellectuelle.
L’événement, qualifié de « propalestinien » par des voix bien orchestrées, a été le théâtre d’une annulation « responsable » selon le ministre de l’enseignement supérieur. Derrière ce euphémisme se cache une réalité bien plus sombre : une ingérence gouvernementale flagrante dans les affaires académiques. Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l’ONU, ne s’y trompe pas, dénonçant la puissance des « groupes de pression » et le rôle surprenant du gouvernement dans cette censure inacceptable.
Salam Kawakibi, directeur du Carep, fustige un « maccarthysme à la française », provoqué, selon lui, par l’extrême droite et des organisations influentes. L’idée même qu’une conférence scientifique de haut niveau, accueillant des experts du monde entier, y compris israéliens, puisse être ainsi muselée est effarante. C’est une attaque directe contre la recherche, la pluralité des voix et, au final, contre la démocratie intellectuelle.
Le Collège de France, jadis bastion de la pensée libre, cède désormais à la facilité, invoquant une « polémique » pour justifier sa volte-face. Cette décision lâche a provoqué l’indignation de près de 2 200 chercheurs et étudiants, exigeant la démission du ministre Philippe Baptiste. Un acte désespéré qui souligne la gravité d’une situation où le savoir est sacrifié sur l’autel de la peur et de la désinformation.
Le Carep promet une diffusion en direct pour compenser l’incapacité d’accueillir tous les participants, transformant cette annulation forcée en un manifeste pour la diffusion du savoir. Mais le mal est fait : la France, pays des Lumières, semble aujourd’hui prête à éteindre les débats qui dérangent, installant un dangereux précédent pour l’avenir de la recherche et de la liberté d’expression.






