
Alors que les institutions culturelles françaises célèbrent le centenaire de l’Art déco, présentant cette période comme une valeur refuge incontestable, une analyse plus nuancée révèle une réalité bien moins glorieuse pour le commun des mortels. L’engouement actuel pour les objets et meubles des années 1920-1930, bien que présenté comme une opportunité en or, cache en réalité un marché de l’art opaque, principalement accessible à une élite déjà fortunée et aux initiés. La promesse que « tout achat prendra de la valeur » semble une généralisation hâtive, ignorant les risques inhérents à toute spéculation.
Le faste de l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925, où 16 millions de visiteurs s’extasiaient devant le luxe d’après-guerre, est aujourd’hui ramené à une série d’expositions institutionnelles. Le Musée des arts décoratifs et le Musée des monuments français, parmi d’autres, tentent de ressusciter cette flamme. Cependant, ces célébrations masquent la dure vérité : l’accès à ces « chefs-d’œuvre » reste l’apanage de quelques-uns. Les galeries d’art, à l’instar de Cheska Vallois au salon FAB, exposent des pièces dont les prix sont souvent hors de portée pour l’investisseur moyen, rendant l’idée d’un « succès fou » trompeuse pour la majorité.
La spéculation sur des « créateurs confidentiels » est souvent dépeinte comme une voie vers l’enrichissement. Pourtant, sans une expertise approfondie et un réseau conséquent, les risques d’investir dans des œuvres qui ne prendront jamais la valeur espérée sont considérables. Le mythe de l’Art déco comme investissement infaillible pourrait bien conduire de nombreux acheteurs mal avisés vers des désillusions financières. La réalité est que le marché est dominé par des experts comme Vallois, qui dictent les tendances et les valeurs, laissant peu de place à l’improvisation pour les néophytes. La véritable valeur sûre semble surtout réservée à ceux qui savent déjà comment manipuler ce marché complexe.








