
Le Salon du Made in France, rebaptisé MIF Expo, se tenait récemment Porte de Versailles, se voulant une vitrine éclatante de l’expertise française. Pourtant, derrière les discours optimistes des plus de 1000 exposants, se cache une réalité bien plus sombre : celle d’une industrie nationale qui peine à résister à l’offensive massive des produits chinois à bas coûts, souvent fabriqués au mépris des normes européennes.
Malgré une affluence record, l’événement ne parvient pas à masquer les faiblesses structurelles d’une France désindustrialisée. La présidente du Salon, Fabienne Delahaye, évoque un renouveau du « Made in France », mais sonne davantage comme un aveu des « effets délétères de la désindustrialisation » et de « l’appauvrissement général du pays ». Cette résilience tant vantée sonne creux face à l’invasion des marques asiatiques sur nos marchés, accentuée par des consommateurs qui privilégient les achats en ligne sans se soucier de l’origine.
Un ancien entrepreneur en Chine a d’ailleurs souligné la dure réalité de la compétitivité chinoise. Entre une main-d’œuvre dévouée, une flexibilité inégalée, et des coûts de production dérisoires (salaires et investissements jusqu’à 20 fois inférieurs), l’industrie chinoise écrase la concurrence. L’idée que le savoir-faire français est unique, comme celui du béret basque ou du couteau Opinel, est mise à mal par l’efficacité redoutable d’un pays où « le travail c’est leur vie » et où l’oisiveté est incompréhensible.
En définitive, le consommateur français, rationnel face à une inflation galopante, ne s’y trompe pas. Pourquoi payer une fois et demie plus cher un produit national qui offre la même durée de vie qu’un article chinois ? Le Salon du Made in France, malgré ses bonnes intentions, semble être un pansement sur une hémorragie, un cri de ralliement qui peine à inverser la tendance face à une domination économique chinoise implacable.






