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Le Conseil de sécurité de l'ONU prolonge le mandat des Casques bleus en Centrafrique malgré les réticences américaines, un signe d'échec face à une situation instable.

Malgré l’opposition véhémente des États-Unis, le Conseil de sécurité de l’ONU a, une fois de plus, prolongé d’un an le mandat des Casques bleus en République centrafricaine. Une décision qui sonne comme un aveu d’échec face à une situation toujours aussi explosive, et qui ne fait que repousser l’inévitable : une possible réduction de la mission dès 2026. L’abstention américaine lors du vote est un signe clair de leur exaspération face à une mission qui ne semble pas trouver d’issue.

La Minusca, déployée depuis 2014 pour tenter de juguler une guerre civile sanglante, voit son plafond de soldats marginalement réduit, passant de 14 400 à 14 046. Une baisse symbolique alors que les États-Unis pressent l’ONU de réduire drastiquement ses effectifs. Le Conseil se contente d’évoquer une « ferme intention de réévaluer » la situation après les élections de 2025-2026, un laxisme qui laisse présager un avenir des plus incertains pour la stabilité de la région.

Alors que 2,3 millions d’électeurs sont attendus aux urnes, l’opposition a déjà annoncé un boycott retentissant, accusant le pouvoir de « verrouiller le processus ». Le président Faustin-Archange Touadéra, candidat à un troisième mandat, semble vouloir s’accrocher au pouvoir coûte que coûte, plongeant le pays dans une nouvelle spirale d’incertitude. Le discours de l’ambassadeur français, évoquant un « retour durable de la paix et de la sécurité », sonne creux face à une réalité où la violence et l’instabilité persistent.

L’ambassadeur centrafricain, tout en saluant le renouvellement, insiste sur la nécessité d’éviter une « transition précipitée » qui risquerait de « compromettre les acquis durement obtenus ». Un aveu implicite de la fragilité de la situation et de la dépendance du pays aux forces étrangères. Les États-Unis, qui plaidaient pour un renouvellement de six mois seulement, dénoncent une gestion floue et inefficace. La réduction des contributions américaines aux opérations de maintien de la paix de l’ONU par l’administration Trump témoigne d’une perte de confiance grandissante envers ces missions qui peinent à prouver leur efficacité sur le terrain.