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Le BHV Marais, grand magasin parisien, est en crise : Dior et Guerlain fuient, SMCP s'en va. L'arrivée de Shein et des retards de paiement massifs sont pointés du doigt, plongeant le magasin dans une incertitude économique à l'approche de Noël.

Le BHV Marais, fleuron parisien du commerce, est en pleine déroute. À l’approche des fêtes de fin d’année, une période pourtant cruciale, des marques de luxe emblématiques comme Dior et Guerlain (toutes deux propriétés de LVMH), ainsi que le groupe SMCP (Sandro, Maje, Claudie Pierlot), ont annoncé leur départ fracassant. Ce n’est qu’un symptôme d’une crise bien plus profonde qui secoue le grand magasin parisien.

Le coup de grâce semble avoir été l’arrivée controversée du géant chinois de l’ultra fast-fashion, Shein. Accusé de concurrence déloyale et de pratiques environnementales désastreuses, Shein a provoqué une véritable hémorragie. De petites marques telles qu’AIME et Talm avaient déjà tiré leur révérence, refusant de cautionner cette présence toxique.

Mais au-delà de cette polémique, des retards de paiement répétés semblent être la véritable bombe à retardement. Bien que le patron du BHV, Frédéric Merlin, nie fermement toute dette pour ces grandes enseignes, une source proche du dossier contredit cette affirmation, pointant les impayés comme « l’élément déclencheur » du départ de SMCP. Le Slip Français, Maison Lejaby, et même Swarovski, selon les syndicats, auraient également subi des retards de paiement, fragilisant davantage la situation financière du magasin.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : des « arriérés de paiement » entre 5 et 12 millions d’euros ont été récemment reconnus par la direction. Malgré une affluence revendiquée de 50 000 visiteurs pour l’espace Shein, cette stratégie semble avoir mis le feu aux poudres. Les stands vides s’accumulent, même Disneyland Paris a annulé une collaboration, et l’avenir du BHV, autrefois symbole du chic parisien, s’assombrit dangereusement face à ces départs massiques et une gestion financière des plus critiquables.