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Sébastien Lecornu tente de vendre l'illusion d'une décentralisation devant les élus, alors que la réalité s'annonce bien moins glorieuse et potentiellement coûteuse. Une diversion habile.

Alors que le pays est englué dans des discussions budgétaires tendues, Sébastien Lecornu, ministre des Collectivités locales, tente de redorer son blason en se posant en ardent défenseur de la décentralisation. Devant les présidents de département à Albi, il a esquissé un futur « acte de décentralisation », savamment programmé avant les municipales de mars. Une manœuvre qui sonne étrangement creux au vu des préoccupations réelles des citoyens.

Le décor est planté : un ministre usant de son passé d’élu local pour créer une empathie de façade, rappelant ses 28 ans à la tête du département de l’Eure. Un CV opportunément mis en avant, qui sera sans doute de nouveau brandi lors du congrès des maires de France. Pendant ce temps, l’Assemblée nationale est le théâtre d’accusations de « compromission » envers la gauche socialiste, révélant la fragilité du discours national.

Mais derrière les « paroles, paroles, paroles », comme le déplorent certains observateurs, se cache une réalité bien moins glorieuse. La décentralisation, souvent présentée comme une panacée, est perçue par beaucoup comme une doublette de structures, une inflation incontrôlée de fonctionnaires et une incapacité à appliquer les lois de la République de manière uniforme. Chaque « petit marquis local » y voit l’opportunité de dépenser l’argent public pour ses propres marottes, qu’il s’agisse de déviations routières ou de parcs naturels.

L’exemple des Maisons Départementales des Personnes Handicapées (MDPH) est frappant : malgré leur multitude, la situation des personnes handicapées ne s’améliore pas, voire empire, en raison de l’arbitraire des décisions locales. La décentralisation, dans cette optique, apparaît moins comme un progrès que comme un coûteux retour en arrière, une source de ruine et d’enfer pour les finances publiques et l’équité territoriale. Un artifice politique pour masquer les véritables enjeux, laissant un goût amer de poudre aux yeux.